jeudi 20 septembre 2012

Dystopie, mon amie…

Mesdames et messieurs, la dystopie est en vogue ! La quoi ? vont scander la plupart d’entre vous. La Dys-to-pie !
Est appelée ainsi une fiction dont le sujet central est une société imaginaire qui empêche la totalité ou une partie de ses membres « d’atteindre le bonheur » et qui situe l’action dans un monde futuriste. Autant dire les choses clairement, le futur n’est pas rose chez la plupart de nos auteurs contemporains !
L’un des premiers à imaginer un futur fortement anxiogène est Aldous Huxley avec son meilleur des mondes (écrit en 1931) où l’être humain ne se reproduit plus, il est cloné et conditionné durant son enfance. 1984 de George Orwell et son « Big Brother is watching you », publié en 1949, en est un autre exemple, métaphore du régime totalitaire et policier. Les monades urbaines de Robert Silverberg, écrit en 1974, en pleine période « faites l’amour, pas la guerre », présente un futur idyllique basé sur une société ayant aboli tout tabou pour permettre à 75 millions d’individus de vivre ensemble dans des tours géantes... jusqu’à ce que la surface se craquelle révélant là encore, des relents totalitaires. Enfin La servante écarlate (1985) où Margaret Atwood imagine que les femmes, en voie d’extinction, sont soumises à l’autorité du pouvoir religieux et vouées, pour une partie d’entre elles, à n’être que des matrices. Voici donc quelques exemples de grands romans qui ont marqué leur époque et en ont traduit les frayeurs dont certaines, finalement, ne sont pas si éloignées d’une réalité actuelle.


Mais revenons à nos romans en vogue. Ce courant a, depuis peu, envahi les étagères de la littérature… ado. Nombreux pensent que ce mouvement a pris son élan suite au succès de la brillante trilogie Hunger Games mais ce serait oublier La déclaration de Gemma Malley, l’excellent les fragmentés de Neil Shusterman ou encore Uglies de Scott Westerfeld. Bref, la littérature ado tente de pousser nos chers petits (pas si petits) à ré-flé-chir ! Et que ce n’est pas en se collant tous les soirs devant Secret story qu’ils vont penser par eux-mêmes et protéger leurs libertés fondamentales et leur esprit d’analyse (ouf, voilà c’est dit !)



La trame est souvent similaire. Un monde aux règles assez strictes, établies dans le but de faire face à une surpopulation, un ancien conflit traumatisant, une limitation des ressources premières, etc… auquel notre héros ou héroïne s’est plié jusqu’à présent. Un jour, pourtant, lui, ou un être cher, est mis en danger par ce régime totalitaire, ou pire même, notre personnage principal tombe amoureux et là, le dessillement se fait progressivement et conduit à la rébellion.
Qu’est ce qui a fait de Hunger Games l’incarnation même de ce mouvement, lançant un véritable courant (voir Promise, Birth Marked et tant d’autres) après les vampires et les magiciens ? Taxé d’être plus violent que la production éditoriale jeunesse ordinaire, rencontrant autant de succès auprès des ados que des adultes, il est le nouveau phénomène littéraire adapté au cinéma.

 

L’héroïne Katniss, contrairement à ses homologues du genre, est déjà une rebelle qui défit l’autorité, un chat sauvage peu aimable et non une incarnation idéale de la féminité. Hunger Games tranche par un réalisme cru et les références historiques n'y manquent pas : Combats de gladiateurs, soumissions des serfs qui produisent mais ne profitent que rarement de leur production, provocation d'un drame humain pour mettre fin à un conflit plus rapidement, à l’image d’Hiroshima… bref, je serais prof. d’histoire, je n’hésiterais pas à le faire lire à mes élèves car Suzanne Collins a créé un univers qui, même si on le sait inventé de toute pièce, s’appuie sur bien trop d’exemples réels pour ne pas amener le lecteur à réfléchir… et lui donner la chair de poule par la même occasion.
Donc, oui, la Dystopie est mon amie… et la vôtre ?

Maud

mercredi 12 septembre 2012

La bande dessinée sans texte


Quand on pense à la bande dessinée pour la jeunesse, souvent Astérix, Tintin, le Petit Spirou sont les séries qui nous viennent à l'esprit. La transmission entre générations permet à ces bandes dessinées de continuer à être lues par les plus jeunes.
Aujourd'hui certains éditeurs font un pari différent : amener des enfants de maternelle vers ce genre littéraire. Et pour cela, ils ont créé des histoires sans texte. Dès 4 ans, l'enfant suit case par case un jeune héros qui vit de petites aventures. La collection Puceron chez l'éditeur Dupuis permet au jeune lecteur de lire tout seul les images : une image = un mot, une page = une phrase.

Ainsi Pierre Bailly et Céline Fraipont ont conçu "Petit Poilu", un personnage rigolo, tendre, proche de leur univers. Dans l'album, Mémé Bonbon, il rencontre une femme qui fabrique toutes sortes de friandises mais la grand-mère n'est pas aussi gentille qu'il y paraît. J'adore les dessins ronds et douillets et l'enfant peut suivre et comprendre le déroulé de l'histoire grâce à une narration fluide.

Chez le même éditeur, Virginie Vertonghen et Carine De Brab ont elles imaginé la série "La vavache". Dans l'album Plif ! Plaf! Plouf !, la vavache reçoit en cadeau une piscine gonflable. Mais elle se sent un peu seule, alors au fur et à mesure toute une série d'animaux vont remplir la piscine jusqu'à... Cette histoire ressemble au célèbre conte de la Moufle : un objet envahi par une quantité astronomique d'animaux du plus petit au plus gros jusqu'au grain de sable qui fait tout exploser.

Enfin, Ticayou est un Petit Cro-Magnon né sous le pinceau de Priscille Mahieu passionnée par la période de la préhistoire et dont le scénario a été créé par Eric Le Brun.



Alors, petits et grands n'hésitez pas à partir à la découverte de ces bandes dessinées pleines d'humour et de tendresse...
Valérie