mercredi 21 décembre 2011

Vampire, vous avez dit vampire?
(2nde et dernière partie)
De Carmilla…
Sachez, cher lecteur, qu’avant Dracula, il y eu Carmilla. « Carmilla » de l’auteur irlandais Sheridan Le Fanu parut en 1871, soit 26 ans avant Dracula. Ce roman marqua tant les esprits de son époque que Bram Stocker glissa la tombe de la belle Comtesse dans la première version de son roman. Malheureusement, l’odeur de souffre qui accompagnait la sublime Vampire fit ruer l’éditeur qui refusa net. Carmilla est en effet décrite comme une magnifique créature d’une grande sensualité et gourmande de jolies demoiselles ( il est d’ailleurs étonnant que ce sulfureux roman parvint à contourner la censure élisabéthaine). Quoiqu’il en soit, « Carmilla », bien qu’apprécié des amateurs de fantastique ne connut pas le succès de son illustre successeur.


… à Dracula
On dit que Bram Stocker s’inspira de Vlad Tepes Dracul, prince de Valachie, en Roumanie, qui vécut au XVe siècle et fut surnommé fort gentiment « l’Empaleur ». Le roman de Stocker pose et confirme certains fondements du vampirisme actuel : boire du sang, source de vie et de longévité, pour se nourrir, donner son sang de vampire pour transformer l’autre en un éventuel comparse, transformation animal, pieux dans le cœur, tombe comme lit douillet, etc…
Le vampire devint alors un objet de séduction tout autant que d’effroi. Anne Rice, dans les années 80 lui rendit d’ailleurs ses lettres de noblesse avec sa série « Lestat » dont « Entretien avec un vampire » fut adapté au cinéma. Trouble, ambiguïté sexuelle, beauté éternelle tout autant que souffrance apparurent comme les nouvelles spécificités vampiriques. Car au-delà de son besoin de sang, et donc de son obligation de tuer pour survivre, le vampire souffre de cette malédiction qui le pousse à s’en prendre aux gens qu’il aime et à les voir disparaitre. La solitude devient son fardeau pour éviter de tuer toute trace d’humanité et donc de compassion chez lui.


De l'origine des vampires, on ne sait pas grand-chose si ce n’est quelques tentatives d’explication démoniaque chez Rice ou scientifique chez Matheson dans « Je suis une légende » (les vampires ont été victimes d’un virus, idée fréquemment reprise au XXe siècle)
Bon… et Edward, dans tout ça !!!!
Ben oui, qu’a-t-il de plus cet Edward que les autres n’ont pas ? Il tombe amoureux d'une humaine... Certe, ce n'est pas nouveau, Dracula avait déjà donné le « la » avec la jolie Mina mais Dracula n’était pas digne d’un Michel-Ange avec un cœur qui bat ! (enfin techniquement non… mais on ne va pas chipoter sur les détails). Edward n'est pas un jouisseur compulsif contrairement à ses ancêtres. D'ailleurs, il ne se nourrit que de sang animal et ne veut absolument pas transformer sa Bell(a) en vampire!
Pour être honnête avec les fans, il semblerait que Stephenie Meyer ait chipé l’idée à L.J. Smith dont la série « Journal d’un vampire » est parue au début des années 90 et traduit en français seulement après le succès de Twilight. Soyons francs, les romans de Meyer sont tout de même plus attractifs que ceux de Smith, même si l’adaptation série de cette dernière est fort sympathique.
Quoiqu’il en soit, les vampires sont à la mode, les maisons d’édition multiplient les collections où les créatures fantastiques pullulent à tel point qu’une nouvelle mouvance littéraire a été créé tout exprès : la Bit-Lit. Ce terme est une contraction de « bit » mordre en anglais et de « chick-lit » soit la littérature pour nanas et cette expression, malgré ses consonances british, est une pure invention française. Pour les anglo-saxons, il s’agit d’un courant de Fantasy urbaine, la « Paranormal Romance », aux ingrédients récurrents : créatures fantastiques+histoire de cœur entre humain et créature fantastique+action+humour (souvent). Stephenie Meyer a donc lancé malgré elle une mode. Un déferlement de romans, plus ou moins bons, dont le principal intérêt est surtout l’histoire de cœur, en est la conséquence.


Néanmoins, pour les réfractaires au rose bonbon teinté d’écarlate, quelques jolies perles subsistent!
Maud

vendredi 9 décembre 2011

Rencontre avec Zaü

Zaü est venu à la bibliothèque. Mais qui est Zaü ?
C’est un illustrateur jeunesse qui a reçu cette année le Grand Prix de l’illustration pour son album magnifique Mandela, l’africain multicolore.
Il a illustré son premier album pendant son service militaire, Nonante de Gropilon, premier livre édité par l’Ecole des loisirs en 1967.
Après avoir travaillé pendant plus de 15 ans dans la publicité, il va à nouveau travailler pour l’édition.
Il va connaître un succès retentissant en l’an 2000 avec Une cuisine grande comme le monde édité par Rue du monde.


C’est un illustrateur qui aime la couleur, le mouvement, la diversité.

Dans le cadre du projet sur la création d’un livre, nous l’avons invité pour rencontrer des élèves de troisième cycle. Ces rencontres se sont déroulées les 28 et 29 novembre 2011 à la bibliothèque.
Chaque classe a pu lui poser quelques questions sur son métier, puis Zaü leur a proposé de réaliser une fresque commune à l’encre de Chine.



Tout ensemble, les enfants ont dessiné des arbres, ont appris à dessiner une vache, des personnages à l’envers, des crocodiles, des oiseaux. A la fin, on obtient une fresque homogène faîte par des individus tous différents et pourtant si semblables.


Valérie

samedi 3 décembre 2011

Kris, un historien dans la BD


"J’aime beaucoup ce que vous faites" est la première chose qui me vient à l’esprit en pensant à Kris mais c’est évidemment un peu court pour vous convaincre (si vous n’êtes pas déjà fan) que c’est un scénariste BD passionnant et qu’une rencontre-dédicace à la librairie BD Flash, puis à la librairie Labyrinthes, ça ne se loupe pas !
Né à Brest le 4 septembre 1972, des études d’histoire, un travail de barman, un de libraire, le monsieur se lance sérieusement dans le scénario BD en 1998 au sein du collectif « Les violons dingues » aux côtés d’Obion, Julien Lamanda, et bien d'autres. Depuis 2006, les éditions futuropolis éditent les principaux titres qu'il crée avec Etienne Davodeau, Nicoby, Maël, Jean-Denis Pendanx... Il a également collaboré à l'ouvrage collectif "en chemin elle rencontre...", sur les violences faites aux femmes, pour les éditions des Ronds dans l’O.
Et puis, et puis...C’est un fan de Blueberry, quand même!
Oui, d'accord mais qu'écrit-il ce monsieur ? eh bien, beaucoup d'histoires d'histoire mais pas que ! sélection commentée :


Sandrine

mercredi 23 novembre 2011

Vampire, vous avez dit vampire? (1ère partie)

A l’origine du mythe…
Quels sont les points communs entre ces deux personnages ?

Si ce n’est un goût prononcé pour le noir, le premier provoquera une réaction quasi hystérique chez de nombreuses demoiselles avec un cri genre « Edwaaaaaaard » quand l’autre ne provoquera qu’un vague… beurk. Et pourtant, tous deux sont de la même espèce: des vampires!
Au risque de décevoir les fans en délire des vampires au charme ténébreux, il semblerait que le mythe originel se rapproche plus du second que du premier. Les buveurs de sang ont existé depuis les origines du monde, les mythes et religions du monde entier l’attestent : nombreux dieux et déesses se nourrissaient du sang des sacrifices, les goules hantaient les cimetières... « Le sang, c’est la vie ! » et ce n’est pas la comtesse hongroise Elisabeth Bathory qui renierait un tel slogan puisque la Dame fut soupçonnée de multiplier les bains de sang pour préserver sa jeunesse.
 Le vampire, tiré du folklore Slave, serait un mort (mais pas vraiment finalement) se nourrissant de sang, plutôt à tendance rougeaude lorsqu’il en est gorgé. Les épidémies de rage, de peste ou de choléra qui ont sévi au cours du XVIIIe siècle en Europe de l’Est et en Russie auraient sans doute propagé sur le reste du continent cette première image du vampire.

Mais alors… d’où vient cette sublime créature à la peau pâlotte et au regard langoureux ?
Tellement glamour que le terme « vamp » est devenu synonyme de bombe sexuelle ?
Image du dandy par excellence, le vampire esthète est apparu la première fois en 1819 dans « le vampire » de John William Polidori. L’idée de cette nouvelle n’est pas de ce dernier mais de Lord Byron, incarnation suprême du dandy londonien, dont Polidori fut le médecin et le secrétaire. Notre premier vampire tel que nous le connaissons apparu donc sous les traits de Lord Ruthven : être magnifique mais dénué d’émotion et dont le principal loisir semble consister à pervertir le genre humain… quand il ne se nourrit pas de leur sang !
De ses origines, on ne sait rien ce qui explique sans doute qu’il n’ait pas autant marqué les esprits et même si d’autres auteurs, comme Tolstoï et sa nouvelle « la famille du Vourdalak », s’y sont essayés, aucune créature vampirique ne connaitra la célébrité de celle de Bram Stocker, « Dracula ».
Pour vous faire patienter jusqu’à la suite de ce post sanglant (qui sinon, aurait été fort long!) une petite bande-annonce de la première partie du quatrième volet de Twillight sorti mercredi dernier dans les salles obscures:



Maud

vendredi 18 novembre 2011

La chaine du livre

Au début, un auteur est face à son ordinateur et il doit mettre en mot ses pensées, ses idées, faire marcher son imagination pour donner forme à la première étape du livre qui est le manuscrit. Jean-Claude Mourlevat raconte le miracle de l’écriture dans le livre : «  Comment un livre vient au monde » :
«  Pourquoi on choisit ce galet sur la plage plutôt qu’un autre ? Une image s’installe en moi, parfois pendant des jours et puis, explique-t-il, c’est comme si l’histoire qui en découle me choisissait pour la raconter. Un mystère. »
Le manuscrit terminé, il va subir plusieurs étapes avant de devenir l’objet livre que nous connaissons. Il va être lu par un éditeur, corrigé par un correcteur, calibré par le graphiste et le typographe, puis allé chez le fabricant de papier, imprimé et distribué chez le libraire qui va le vendre aux lecteurs et aux bibliothécaires.

Pour avoir plus d’informations sur ces différents métiers, une exposition sur la chaîne du livre se tiendra à la bibliothèque du lundi 14 au mercredi 30 novembre 2011.




 La bibliothèque nationale de France propose des expositions virtuelles  sur la naissance de l’écriture et par là-même du livre.
Valérie

mercredi 9 novembre 2011

Polisse

C'est avec enthousiasme que je m'apprêtais à évoquer le troisième long métrage de Maïwenn, réalisatrice née en 1976, quand je suis tombée sur cette critique du Monde.fr. Douche froide !
Je persiste tout de même :
On sort un peu courbaturé du film, souvent entre rire et larmes mais sans mièvrerie. On en voit des enfants maltraités, égarés, délaissés, parfois délinquants. Et les flics qui essaient de dénouer les situations n'en sortent pas indemnes. Pourtant, il se dégage une belle énergie, une humanité de tous ces personnages. Alors M. le journaliste, vous avez vraiment la dent dure. Les clichés que vous dénoncez semblent appartenir à la réalité de la BPM et celle-ci est racontée sans détour, directement avec le ventre. J'émettrai un seul bémol concernant les portraits des fautifs, sans nuance, sans concession, mais le parti pris de la réalisatrice est clair, c'est la cause des enfants ! A voir absolument.



A lire également...
Sandrine

jeudi 27 octobre 2011

Berthe Morisot

« Avec des natures comme celles de vos filles, ce ne sont pas des petits talents d’agrément que mon enseignement leur procurera ; elles deviendront des peintres. Vous rendez-vous bien compte de ce que cela veut dire ? Dans le milieu de la grande bourgeoisie qui est le vôtre, ce sera une révolution, je dirais presque une catastrophe. » C’est ainsi que le professeur d’Edma et Berthe Morisot tenta de prévenir leur mère de la destinée qui les attendait, il aura raison pour l’une d’elle.


Portrait de Berthe Morisot étendue, Edouard Manet -1873

Berthe Morisot, troisième fille d’un préfet, nait en 1841. Les premières leçons de dessin des sœurs commencent en 1855, pour faire un cadeau à leur père. Berthe s’engage bien vite dans cette voie bien que les ateliers soient interdits aux femmes à l’époque. Seul le Louvre reste un endroit convenable pour s’exercer jusqu’à leur rencontre en 1860 avec Corot, maître du plein-air, qui devient leur professeur. Edma et Berthe parviennent à exposer quelques œuvres au Salon, haut lieu de la peinture française mais la grande rencontre de la vie de Berthe restera celle d’Edouard Manet, en 1868, qui lui ouvrira de nouvelles perspectives. Elle en sera à la fois la muse et l’élève. Edma se marie un an plus tard, délaissant la peinture quand Berthe s’y donne corps et âme. On connait peu ces œuvres de jeunesse car elle les a en grande partie détruite mais dès 1874, elle rejoint le salon des Indépendants, mené par Claude Monet et Auguste Renoir ; l’impressionnisme fut d’ailleurs le premier courant artistique français à inclure une femme dès ses premières expositions. Cette même année, elle épouse le frère de son mentor, Eugène Manet, liant définitivement sa vie à ce monde artistique auquel elle rêvait tant d’appartenir.
Le Berceau, Berthe Morisot - 1872

Berthe Morisot a longtemps été considérée comme une peintre impressionniste mineure du fait de ses sujets : intérieurs, jeunes filles aux tenues vaporeuses, paysages champêtres. Les femmes n’avaient en effet  que peu de lieu accessible sans chaperon. Pourtant, ses pairs impressionnistes la considéraient complètement comme l’une des leurs, vantant son coup de pinceau, « cet effleurement qui donne tout »1 pour citer Paul Valéry. Sa peinture tend vers l’économie de moyen, rendant parfaitement la fugacité de l’instant, « fixer quelque chose de ce qui se passe »2 .  A sa mort, en 1895, les témoignages élogieux de ses amis peintres abondent,  pourtant les critiques artistiques mettront près d’un siècle à la reconnaitre comme appartenant pleinement au courant impressionniste et non pas seulement comme une simple élève de Manet.

Le musée Marmottan Monet à Paris
Maud
  1. Paul Valéry, « Au sujet de Berthe Morisot », préface au catalogue de l’exposition, Paris, Musée de l’Orangerie, été 1941.
  2. Carnet de notes de Berthe Morisot

vendredi 21 octobre 2011

HELLO, HALLO, BUENOS DIAS, SALUTARE, SALAM

 Vous êtes bilingue ou vous voulez faire découvrir à vos enfants une autre langue, la bibliothèque vous propose des albums, des premières lectures, des livres-disques pour les enfants dans différentes langues : anglais, allemand, espagnol, arabe, portugais.


All About Father Christmas (première lecture) : deux enfants parlent à tour de rôle en français et en anglais. Une première approche ludique dès le CE2.
Seid ihr schon wach ? : Vous pouvez raconter cet album dans plusieurs langues en allemand, en français et en arabe.
Mon gros imagier français-arabe : Un joli imagier pour découvrir la langue arabe.
Pour poursuivre la découverte, la collection les petits cousins vous propose des comptines et des chansons du monde entier. Un disque à écouter en feuilletant l'album illustré.


Valérie
                                                                                                                    

samedi 15 octobre 2011

Babelio, Kezako ?

Qu'aiment faire la plupart des gens lorsqu'ils ont lu un excellent livre qui les a bouleversés ou au contraire, les a profondément exaspérés? En discuter! Et si possible avec des personnes que ça peut intéresser (c'est tout de même mieux, parce qu'avoir en face de soi une mine totalement indifférente à nos enthousiasmes, c'est agaçant!)
Pour les passionnés de littérature, toujours à l'affût de jolies découvertes, il existe ce merveilleux site:
 Mais qu'est-ce donc? Une méthode de langue révolutionnaire? Un traducteur automatique? Et bien non, cette délicieuse création est une sorte de Club de lecture à l'échelle nationale et aux fonctionnalités multiples largement décrites sur sa page Wikipédia.
Une lectrice a vu l'émission Entrée libre sur France 5 du mardi 04 octobre et m'a rappelé ainsi qu'il fallait absolument que je vous en parle, chers lecteurs (et aussi qu'il était temps que je réalimente ma propre bibliothèque longtemps négligée).




Maud

mercredi 5 octobre 2011

Une aiguille dans une botte de foin...

J’étais partie pour vous parler de la rentrée littéraire, ses 654 parutions, ses prix d’automne quand soudainement la tâche m’a paru insurmontable. Repérer la petite perle parmi cette multitude relève parfois de la gageure même si le nombre de nos acquisitions est bien moindre. Je suis évidemment bien loin d’avoir tout lu, les ayant reçu en même temps que vous mais je pourrais déjà vous en citer quelques uns, de ceux qui se font plus discrets, qui sont parfois nominés pour certains prix mais sans trompette ni fanfare et pourtant, il serait dommage de ne pas prendre le temps de s’y arrêter un instant...

 
Les oreilles de Buster de Maria Ernestam chez Gaïa est le journal intime d’une femme de 56 ans. Présent d’une de ses petites filles, elle décide d’y raconter son histoire : de son enfance traumatisée par une mère tyrannique dont elle fera tout pour se débarrasser à son amour pour les roses. Le sujet pourrait se révéler cruel et pourtant, le ton est doux et feutré.

Nestor rend les armes de Clara Dupont-Monod chez Sabine Wespieser : Nestor est obèse. Il a petit à petit construit un mur de chair entre le monde et lui, la nourriture est devenue son refuge. Il n’a qu’une seule contrainte, aller chaque jour rendre visite à sa femme dans le coma à l’hôpital. Et si quelqu’un parvenait malgré tout à franchir sa carapace ? Clara Dupont-Monod aime les êtres en marge et sait les rendre attachants.

Du domaine des murmures de Carole Martinez chez Gallimard : Au XIIe siècle, la jeune Esclarmonde préfère se faire emmurer vivante et se donner à Dieu plutôt que d’épouser l’homme brutal que son père lui a choisi, se retirer du monde plutôt que d’en subir les assauts. Ecriture poétique pour un sujet original.

Et puis il y a Une nuit à Reykjavik de Brina Svit chez Gallimard. Ah, Brina Svit. Rares sont les auteurs dont je lis toutes les œuvres, sans doute parce que les tentations sont nombreuses et ma curiosité sans fin. Il arrive pourtant que certains parviennent à m’hypnotiser suffisamment pour qu’à chaque nouvelle parution, je jubile. Brina Svit est une auteure slovène, dont les premiers romans étaient écrits dans sa langue maternelle avant qu’elle ne se mette directement à écrire en français (il faut dire que la dame est diplômée de philosophie française et de littérature comparée). Elle sait nous parler de ce qui la passionne : le tango, la peinture, la musique, la littérature, l’amour… sans jamais lasser. Il est souvent question de femmes à un tournant de leur vie, qu’un modeste grain de sable vient bouleverser. Histoires faussement simples, douce mélancolie distillée tout au long du récit, personnages perdus dont on voudrait parfois être les parfaits contraires mais n’est-ce pas justement parce qu’ils nous ressemblent qu’ils nous dérangent tant ?
Si « Une nuit à Reykjavik » est sorti, je vous conseille « Un cœur de trop » et « Coco Dias et la Porte Dorée », autres petites perles à (re)découvrir !
Interview de l'auteur par Angèle Paoli sur son site "Terre de femmes"

Maud

mercredi 28 septembre 2011

CLAIRE MAZARD Auteur de romans policiers jeunesse

A votre avis, depuis quand existe le roman policier pour les jeunes ?
  Dès 1935, le périodique La semaine de Suzette publie un roman à énigmes « Sir Jerry Detective »et ce jusqu’en 1960. Puis dans les années cinquante à soixante-dix apparaît le roman policier sous forme d’aventures. L’auteur le plus connu de cette période est sans conteste Enid Blyton avec les séries « le club des cinq, le club des sept et les cinq détectives ».
En fait, le roman policier jeunesse apparaît réellement en 1986 avec la création chez Syros de la collection Souris noire avec des auteurs comme Didier Daeninckx ou Marc Villard.
Par la suite beaucoup d’autres maisons d’éditions ont créées des collections de romans policiers pour la jeunesse. Aujourd’hui les enfants peuvent trouver autant de styles différents que d’auteurs.

Ainsi Claire Mazard est un  auteur français qui aborde des thèmes assez difficiles comme l’inceste, la violence, la maladie, l'amitié dans ses romans mais avec toujours  une note d’espoir.
Cet auteur écrit depuis 15 ans des romans pour la jeunesse. Depuis 2008, elle a décidé de se consacrer uniquement à l’écriture à son domicile parisien.



 RPj Papillons noirs / Claire MAZARD, Oskar jeunesse, 2009
Vanessa, seize ans, a rendez-vous avec la directrice d'une agence de mode. Elle est excitée mais aussi inquiète car depuis quelques temps elle reçoit des messages menaçants : «  tu es belle, tu es jeune... Tu vas mourir...assassinée. » Elle va quand même à son rendez-vous mais elle est disparaît et un meurtre est commis à l'agence. La commissaire Karine Raczynski va devoir enquêter et retrouver Vanessa.
Jusqu’à la fin du livre, l’auteur nous mène sur de fausses pistes et nous sommes surpris par la révélation du nom de l’assassin. Un bon roman policier, prenant et bien écrit.


  RPj Le mort du noyer /Claire MAZARD, Seuil, 2010
Les Cimes bleues, maison de retraite tranquille se réveille un beau matin avec un cadavre sous son chêne tricentenaire. Le commissaire Lafosse et son adjointe, la lieutenante Fred démarre l’enquête. Mais personne ne connaît le mort ; ni les pensionnaires, ni les apprentis, ni l’autoritaire directeur. Pourquoi avoir tué cet homme et surtout pourquoi le cadavre a-t-il été mis sous le noyer ?
Claire Mazard nous entraîne sur de nombreuses fausses pistes et nous sommes très surpris par le dénouement de l’histoire. Un roman policier original, bien écrit et intéressant.

Valérie

mercredi 21 septembre 2011

Polar

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Ambiance : BO de la Piel que habito de Pedro Almodovar, composée par Alberto Iglesias
Adaptation de Mygale de Thierry Jonquet
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Roman de gare ? Eh bien oui, au sens propre ! 

A partir du milieu du XIXème siècle, Louis Hachette obtient le monopole de la distribution des livres et journaux dans les gares françaises. Le développement du transport ferroviaire associé à une production de livres bon marché imprimés sur du papier de médiocre qualité assure la popularité du genre aux côtés des romans sentimentaux ou érotiques que l’on dévore dans l’anonymat des transports en commun.

Un crime, une enquête, un dénouement ? Pas si simple !

Le « whodunit » ou roman d’énigme connaît son apogée dans les années 1920-1930. La virtuose incontestée reste Agatha Christie qui crée Hercule Poirot en 1920. Au même moment, le « thriller », héritier des romans gothiques et des almanachs relatant les faits divers les plus glauques, fait son chemin auprès d’un lectorat frissonnant. L’action prime ici sur l’enquête.
Dès la fin des années 30, le « whodunit » est vertement critiqué pour sa rigidité, son absence de connexion avec toute réalité humaine, sociale et politique. Le roman noir américain redonne alors de l’oxygène au genre et la « Série Noire », créée en 1945 par Marcel Duhamel, lui ouvre les portes de la France. La psychologie des protagonistes est beaucoup plus travaillée et l’intrigue s’encre dans une réalité sociale ou politique pour parfois être mise au 2ème plan. Le polar s'engage !
Paradoxalement, le succès commercial (France, 2008 : le polar représente 13 % des titres édités en littérature et 18 % des livres vendus) entretient encore aujourd’hui la suspicion intellectuelle mais encourage les maisons d’édition et facilite les expérimentations. Les frontières sont de plus en plus perméables entre les différents univers et les auteurs viennent du monde entier.

La preuve par 6 au café polar le 24 septembre à 11h


Sandrine

mercredi 7 septembre 2011

A la découverte de la musique pour enfants

A votre avis, qui peut se cacher derrière des noms comme Mamakaya, Amipagaille,  Zut ou encore Pakita?

Je vais vous donner quelques indices : voix, énergie, scène…
Vous donnez votre langue au chat.
En fait sous ces noms un peu bizarres, on découvre des chanteurs et chanteuses pour enfants.

Ainsi Mamakaya est un groupe créé par Marie-Pierre Meynet et Christophe Devillers. Marie-Pierre Meynet est l'auteur des textes et des spectacles du groupe. En parallèle elle est professeur de français. Elle a aussi créé le personnage de Mamakaya. Christophe Devillers alias le capitaine Looping est le compositeur du groupe ainsi que l'arrangeur. Mais Marie-Pierre et Christophe sont aussi accompagnés d'autres musiciens : Olivier Chabasse à la contrebasse, Franck Steckar au piano, à l'accordéon et bien d'autres instruments et Serge Hatem, percussionniste et comédien. Pour plus de précisions, voici le nom de leur site : www.mamakaya.com.

Derrière Amipagaille, Elsa Ferrier chante et compose avec son compagnon Jean-Luc Bazille accompagné à l’accordéon par Jonathan Drouin et Olivier Riquart. Avant d'arriver à la chanson Elsa a voyagé à travers le monde une caméra au poing. Elle est revenue transformée par toutes les images, les sensations qu'elle a rencontrées et a voulu partager ses découvertes avec les enfants.
Jean-luc Bazille a commencé la musique à 10 ans en apprenant l'accordéon. Plus tard des sons plus rock vont l'attirer et lui permettre de s'exprimer dans plusieurs groupes. Mais l'envie d'associer les enfant à sa passion va l'amener à composer pour eux.
 Leur site : www.amipagaille.com.

Zut est un groupe de garçons composé de trois chanteurs et deux musiciens qui ont fait cinq albums en dix ans. Ils tranforment le quotidien des enfants en des chansons vitaminées et pleines de rythme. Ils sont aujourd'hui un groupe incontournable dans l'univers musical enfantin.




Leur site : www.coucouzut.com.

Pakita est à la fois comédienne, chanteuse et écrivain pour les enfants. Avant de devenir "la fée rousse à lunettes", elle était institutrice puis a obtenu un dîplome psycho-pédagogique tout en poursuivant une formation théâtrale. Depuis, elle a conçu sept disques et une série de livres « L’école d’Agathe ».
Le site : www.pakitalafee.com.
Valérie

mercredi 31 août 2011

Would you like a cup of tea, Miss austen?

200 ans exactement après la publication du premier roman de Jane Austen, Sense and Sensibility, soit Raison et sentiments pour les aficionados français, il est temps de lui rendre hommage sur cet espace.
Je ne suis certainement pas la première et encore moins la dernière à faire grand cas de cet écrivain mais le plus surprenant est l’engouement que ses romans entrainent encore deux siècles après ses premières publications. Preuve à l’appui, Les Watson, œuvre inachevé, a été vendu près d’un million d’euros à la bibliothèque Bodléian de l’Université d’Oxford, en ce début de mois d’août, quand Sotheby’s n’en attendait « que » 300 000.
De sa vie, on sait peu de choses malgré de nombreuses recherches, sa sœur ayant détruit la plupart de leur correspondance. Née en 1775 et décédée en 1817, avant dernière d’une fratrie de huit, Miss Austen est issue de la bonne société anglaise, société dont elle fera le portrait tout au long de sa carrière littéraire. Grande lectrice depuis son plus jeune âge, ses premiers écrits relèvent de la parodie de romans en vogue qu’ils soient gothiques ou sentimentaux. On sait qu’elle ne se mariera jamais et sera donc toujours dépendante de sa famille, excepté les dernières années, après publication de ses romans. Ils lui rapporteront un petit pécule et donc une certaine indépendance financière, privilège rare pour une femme à l’époque. Après la publication de deux de ses œuvres à titre posthume, elle retombera dans l’oubli jusqu’à la parution en 1869 de « A Memoir of Jane Austen » par son neveu. Le public redécouvrira ses œuvres avant que les « janeites », érudits et universitaires, clament que les foules l’aiment sans comprendre toutes les subtilités de son œuvre et se l’approprient à leur tour.
Critique réaliste de la société du début du XIXe ? De la condition féminine ? Il est certain que Miss Austen a su charmer des générations de lecteurs grâce à ses talents de narratrice, ses personnages tous plus attachants les uns que les autres, ou son ironie, parfois mordante. Ses héroïnes sont souvent des femmes cultivées, pleines d’humour et d’esprit, raisonnables… ou pas, mais surtout, parfaitement lucides quant à leur condition et décidées à ne pas se laisser entraîner dans des relations qu’elles ne souhaitent pas. Elisabeth Bennet, personnage principale de Pride and Prejudice (Orgueil et préjugés) incarne la quintessence même de ces personnages « austiniens » !


A titre personnel, j’ai un faible certain pour Anne Elliot, personnage centrale de Persuasion (bientôt dans nos collections).
Anne Elliot, jeune femme de 27 ans, anciennement jolie mais convaincue de finir vieille fille, retrouve son amour de jeunesse. Le jeune homme, lieutenant de la Navy et sans fortune à l’époque, ne plaisait guère à la famille de la demoiselle qui dut rompre leurs fiançailles. L’histoire tourne donc autour de cet amour renaissant.
 Ce roman est l’un des derniers écrits par Jane Austen et reste celui de la maturité. Si l’humour et la moquerie n’y sont pas absents, les personnages y sont plus chaleureux, moins caustiques et réservés.
Il s’agit toujours de mariage, de vanité moquée mais surtout de respect et d’affection car nombreux sont les protagonistes charmants, non pas mus par le seul désir de se faire une place parmi les puissants que de vivre en bonne entente avec ceux qu’ils aiment.
Alors oui, les histoires d’amour, qui d’ailleurs se finissent bien, sont souvent au centre des romans de Jane Austen mais s’arrêter à cet aspect de ses récits serait fort dommage. Il y a bien plus à apprendre de son œuvre qu’on ne se l’imagine.
Evidemment, il y aura toujours des réfractaires…


Maud

mercredi 17 août 2011

MYTHIQUE TINA

 Merci à « Arte » de nous avoir fait revivre quelques grands moments de la carrière de Tina Turner le 2 août dernier : le concert à Rio de 1988 et un superbe documentaire « Tina Turner : Simply the best » de Stefan Morawietz.  Il est maintenant urgent de permettre à tous de les visionner à nouveau.
En attendant... quelques impressions !
Pour tout comprendre, il faut la voir sur scène (une vidéo fera l’affaire). Seule, en duo, elle dégage une énergie, une sensualité, un humour qu’elle partage avec générosité.
Et puis, tendez l’oreille, comment rester insensible à cette voix ? A 17 ans, elle monte sur scène. Ike Turner et son groupe font une pause et elle, elle débarque, juste comme ça, pour voir. Elle devient choriste. En 1960, elle remplace un chanteur au pied levé pour enregistrer « a fool in love », c’est le début du succès !

Puis viennent « River Deep Mountain High », en 1966 produit par « le » Phil Spector (producteur des Ronettes, de « Let it Be » en 1970, de John Lennon en solo). En 1968, interprétation publique torride du tube d’Otis Redding « I’ve been loving you too long » par le duo. 1973, « Nutbush City limits », chanson autobiographique écrite par Tina elle-même, connaît encore le succès alors que le couple décline.
Elle consacre la fin des années 70 à se sortir de ce duo-mariage qui tourne mal. Ike, rongé par la drogue ne produit plus rien et l'a rend responsable. Il faut attendre 1984 pour un véritable retour vers le succès avec "Private Dancer", album dont la chanson titre est écrite par Mark Knopfler. Cette chanteuse qui semblait finie pour l’industrie du disque américaine avait tout de même des fans de poids avec Mike Jagger, David Bowie… Les années 80 et 90 ont donc été couronnées de succès pour la star qui enchaîne les tubes et les collaborations prestigieuses.

Découvrez la playlist tina turner avec Ike & Tina Turner
Enfin, si on préfère la viole de Gambe ou la chanson française, on ne peut pas ignorer le parcours de cette femme née en 1939 dans le sud des Etats-Unis ségrégationnistes. Elle refuse de devenir cueilleuse de coton, elle refuse la violence d’Ike et elle continue le show.

Merci à vous madame Turner !
Sandrine

vendredi 5 août 2011

Les délices de l'été

Pour la plage, en pique-nique à la montagne ou à la campagne et même à la maison, j’ai envie de vous proposer de faire quelques délices à partir d’ouvrages qui ouvrent l’appétit.
Tout d’abord des « Verrines glacées et autres gourmandises » pour vous rafraîchir et pour apprécier tous les fruits de cette saison merveilleuse qu’est l’été. Dans ce livre, vous pouvez confectionner des verrines glacées vanille-fraises (p.4) mais aussi des milk-shake variés (p.32) ainsi que des gâteaux originaux.
Avec « Recettes enfantines et contes gourmands » vous pouvez faire un repas complet avec les enfants et leur raconter des histoires à la fin du festin. Par exemple commencer par une brioche aux oeufs (p.8) accompagnée d’une mousseline d’avocat (p.16) et finir par des bulles de chocolat (p.56)
Et avec de jeunes adolescents, vous pouvez organiser une « Pyjama party ».
Vous pouvez faire :
  • Des piques-figues (p.10) : préparation cinq minutes,
  • Des hamburgers marin (p.16) : préparation dix minutes,
 Et en dessert, vous pouvez faire :
  • Des nuages de printemps (p.30) : préparation 15 minutes
  • Des bouchées au chocolat (p.38) : préparation 5 minutes.
Et encore beaucoup de petits plats très sympas.


 Bon Appétit et Bonnes Vacances. Valérie !

jeudi 7 juillet 2011


La DMZ ou zone démilitarisée, c’est Manhattan, au cœur de la 2nde guerre civile américaine. Une guerre commencée voici 5 ans entre les Etats-Unis d’Amérique et les autoproclamés « Etats Libres ». Personne n’entre ni ne sort de la zone, personne ne sait ce qui s’y passe réellement.
Math Roth, photographe stagiaire pour « Liberty News » débarque au milieu de ce chao, un peu par erreur. Il découvre un ilot de non-droit où les habitants subsistent sur la ligne de front, organisés par quartier pour se défendre, trouver de la nourriture et soigner les blessures, les dommages collatéraux… Il découvre également les manipulations et les compromissions.
Brian Wood, scénariste-illustrateur américain, et Riccardo Burchielli, dessinateur italien, signent un comics qui commence très fort. Malheureusement, malheureusement, après 2 premiers tomes très prometteurs, la suite perd de son mordant (Tome 9 prévu en français pour août 2011). Je m'explique : la BD est clairement politique et il s'agit, au travers d'une histoire, de dénoncer les diverses manipulations du pouvoir pour arriver à ses fins et écraser l'autre camp, pas de scrupule, pas de quartier. Les personnages attachants et l'action palpitante et complexe du début s'égarent donc parfois au profit d'un certain manichéisme.
Alors pourquoi faire un post sur cette série me direz-vous ? Et bien "Le New York Times", Le "San Francisco Chronicle" et bien d'autres ont encensé l'affaire alors, peut-être, je dis bien peut-être, suis-je un peu tatillone ! A vous de voir...
Sandrine

mercredi 29 juin 2011

Winter is coming...

Au royaume des 7 couronnes, la paix règne depuis 15 ans, depuis que le roi Robert Baratheon a tué le dernier des Targaryen, souverain fou et despotique.
Dans ce royaume, les saisons durent des années, la magie a existé mais il y a si longtemps qu’elle relève de la légende. Neuf familles se partagent le royaume mais une seule doit régner sur toutes. Les intrigues n’en sont que plus vivaces en cette longue période pacifiée. Et si l’ennemi n’était pas celui que l’on croyait, si la menace était bien plus lourde qu’il n’y paraissait car il n’y a pas de doute… l’hiver arrive…

Le Trône de fer de George R.R. Martin est une des meilleures séries d’aventure et d’Héroic Fantasy de ces dernières décennies (elle a été entamée en 1996) ! L’action se situe dans un lieu imaginaire, dans une période proche du Moyen-âge et dont l'histoire rappelle la guerre des deux Roses en Angleterre. Le récit est construit autour de plusieurs personnages, tous plus attachants les uns que les autres. Pas de bons, ni de vrais méchants, juste des hommes et femmes happés par le cours de l’Histoire. Après que l’éditeur Pygmalion ait découpé chaque volume en 2 ou 3 parties, chose extrêmement frustrante pour les lecteurs avides, les intégraux sont enfin parus, nous permettant de les acquérir en bibliothèque !

4 volumes sont parus et il en est prévu 7, aussi, prenez votre mal en patience mais en attendant, sachez qu’une série télévisée, tirée de cette saga, a commencé depuis avril aux Etats-Unis (depuis le 5 juin en France), série au casting impeccable et qui se révèle l’une des meilleures de l’année !
Bonne lecture

Maud

mercredi 22 juin 2011

La petite musique de Jean-Philippe BLONDEL

Jean-Philippe BLONDEL est un écrivain français né à Troyes en 1964. Il est aussi professeur d’anglais dans sa ville natale au lycée Edouard Herriot. Son premier livre « Accès direct à la plage » connu un vif succès en 2003. Depuis il a écrit 13 autres romans  pour les adultes et pour les adolescents.
 Dans tous ces livres, on retrouve toujours la même petite musique : les relations aux autres qu’ils soient nos parents, nos amis, ou des anonymes. Mais ce sont ces liens qui nous permettent de vivre et de comprendre pourquoi nous sommes là.
 Jean-Philippe BLONDEL est un écrivain humaniste. Son écriture paraît simple mais elle porte le lecteur et il arrive toujours à nous surprendre à un moment ou à autre.

Alors cet été, sur la plage ou à la montagne, laissez vous porter par ces histoires qui vous enrichissent sans avoir l’air.
Pour voir et écouter une interview de l'auteur: web –tv- culture

 Alex a dix-neuf ans et il est étudiant. Pour vivre, il décide de faire du baby-sitting. Cette activité va l’amener à rencontrer différents personnages dont les confidences et les soucis vont bouleverser sa perception de la vie.
Un livre d’apparence légère mais dont certains thèmes ne sont pas si faciles. La force de Jean-Philippe BLONDEL est de nous démontrer que malgré les difficultés de la vie, les relations humaines peuvent être enrichissantes et avoir le pouvoir de soigner nos petits et grands maux.
 
 Le narrateur, un ado, tient un blog depuis quelques temps. Il découvre que son père est allé le lire dans son dos et sous la colère, il décide de ne plus lui adresser la parole. Pour se racheter, ce dernier lui fait un don : un carton plein de souvenirs qui va mener le fils dans le passé de son père. Une bonne analyse de l’adolescence vue sous deux angles : les années 2000 et 70. Un joli roman écrit avec justesse et beaucoup de réalisme.
Valérie

mercredi 15 juin 2011

Olivier Douzou est introuvable

Qui est-ce ?
Architecte de formation, graphiste de métier, auteur-illustrateur à partir de 1993... introuvable depuis 2007 !!!

C'est quoi ses histoires ?
Lorsque l’on ouvre un de ses livres, on n’est pas très impressionné au premier abord. Des dessins très simples, des aplats de couleur. On se dit même, discrètement : « Moi aussi, je pourrais le faire ! ». Et bien oui… mais non, parce que premièrement, on n’y a pas pensé et que deuxièmement au-delà du dessin très sobre, il y a la conception, la richesse du jeu entre le texte et l’image qui se complètent parfaitement, s’enrichissent, se contredisent pour éveiller l’attention et la curiosité des petits et des grands.
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Avec « Loup », vous ferez tremblez les petits dès 18 mois. D’abord, il n’y a qu’un nez, puis un œil, puis 2 yeux, puis… Frisson garanti ! Mais ne vous inquiétez pas, il est malin Olivier Douzou et la fin est jolie pour que vos petits s’endorment sereinement.

Avec « Luchien », vous partirez à la recherche du fameux chien de madame Ida à travers toute la ville.
Elle le cherche, elle le cherche son chien mais là aussi il faudra attendre le dernier retournement de situation pour se dire : « ah ben oui, c’est pourtant vrai ! »

Avec « Jojo la mache », on découvre jojo, la mache donc (en fait une vache, mais vous verrez par vous-même) qui disparaît petit à petit. On ne la trouve plus et pourtant… ou comment parler de la disparition à des tout-petits avec beaucoup beaucoup de douceur et de poésie.

Avec « les 40 coups », ce petit malin d’auteur nous raconte une véritable histoire du coup de théâtre
au coup de pied...

...et beaucoup d'autres, écrits tout seul ou en collaboration, au Rouergue ou chez MeMo

Mais où est-il ?
Un site mis à jour en 2007 (une éternité), une interview datant de 2003 (la préhistoire)... Monsieur Douzou ne serait-il pas retourné à son activité de graphiste, dans son Aveyron natal ?? Si toutefois l'idée vous venait de revenir à l'album de jeunesse, surtout, n'hésitez pas !
Sandrine

mercredi 8 juin 2011

Nature writing

Qu’est que le Nature Writing ? Non, ce n’est pas une marque de céréales mais un genre littéraire quasi inconnu en France qui prend sa source aux Etats-Unis.
Genre majeur dans ce pays, il est le fait d’écrivains, surtout installés dans les Etats de l’Ouest, qui narrent leur quotidien et font part de leurs réflexions sur un monde qu’ils connaissent bien mieux que la plupart de leurs contemporains : la nature sauvage. Même s’il est à l’origine des mouvements écologistes, ce courant regroupe des écrivains aux idées fort disparates, réunis par un seul rêve : préserver leur environnement proche d’une exploitation abusive. Les problèmes environnementaux touchant un public de plus en plus étendu, le lectorat s’est élargi depuis quelques années. Pourtant, cette contre-culture ne date pas de ces dernières décennies.

Un précurseur
Henri David Thoreau a publié, en 1854,  « Walden ou la vie dans les bois », devenu depuis une des œuvres majeures de la littérature américaine. Ce livre est considéré comme la première pierre à l’édifice « Nature Writing ».


Thoreau y conte ses deux années passées au bord de l’étang de Walden, période où il tenta de vivre le plus modestement possible, construisant lui-même son logis au fond des bois. A la fois œuvre philosophique et autobiographie, elle inspira de nombreux auteurs : Hemingway, Kerouac, Jim Harrison ou encore Giono et Romain Rolland en France. Profond anti-esclavagiste, son attachement à une désobéissance civile pacifiste apporta matière à penser à deux grandes figures historiques, Gandhi et Martin Luther King.

Adaptation au cinéma
Même si quelques œuvres sont parues ces dernières décennies dans cette mouvance, comme celles de Jim Harrison, le livre « Into the Wild » de Jon Krakauer, adapté au cinéma par Sean Penn, a fait (re)découvrir ce courant littéraire.


 Le genre s’est élargi depuis Thoreau aux romans et policiers, le rendant plus accessible. La jeune maison d’édition d’Oliver Gallmeister, éditeur que nous avons reçu en mai 2009, en a d’ailleurs fait son cheval de bataille et nous lui devons quelques pépites dont « Sukkwan Island » de David Vann, prix Médicis étranger 2010.
Voici donc, chers lecteurs, une petite sélection totalement subjective mais il m'en reste tant à découvrir :


Maud

lundi 30 mai 2011

Didier jeunesse, Collection « A petits petons »: Ces histoires qui chantent

La maison d’édition Didier jeunesse, créée en 1988, a été développée par Michèle Moreau. Au cours des années, plusieurs collections se sont développées avec pour but principal la découverte des comptines et la richesse de la langue française. La première collection plébiscitée par le public est Pirouette qui permet à de jeunes artistes d’illustrer une comptine populaire en 24 pages.

Dans la collection A petits petons nous trouvons des contes populaires adaptés pour les plus petits. Ces histoires se structurent sous forme de contes randonnés. Cette forme est orale, vivante et dynamique. Elle permet une lecture ludique et agréable pour les tout-petits.
Dans ce genre de conte, le héros suit une route, une ligne où il rencontre d’autres personnages mais aussi des obstacles. Il fait parfois cette route dans les deux sens comme dans « Roulé le loup ! » de Praline GAY-PARA.
Pour avoir plus de renseignements sur cette forme de contes, vous pouvez aller sur La lettre de Didier jeunesse ainsi que sur Croquelivre.asso.fr.

Quelques exemples de cette collection à la bibliothèque :
Les deux oursons de Jean-Louis LE CRAVER, illustrée par Martine BOURRE.
Deux oursons décident un jour de partir de la maison familiale. Leur maman leur donne deuxpetits baluchons pour la route mais les deux petits gloutons vont tout avaler dès le premier jour. Le lendemain ils ont très faim et « c’est alors qu’au milieu du chemin, ils ont trouvé un fromage. » Mais comment vont-ils faire pour le partager à part égale ? Un renard passant par là va les aider à résoudre leur problème.


La souris et le voleur de Jihad DARWICHE, illustré par Christian VOLTZ
Une souris trouvant un sou chez elle, court chez le boucher acheter une belle pièce de viande. Elle en mange la moitié et garde le reste pour le lendemain. Mais pendant la nuit, un voleur rentre chez elle et mange l’autre moitié. Au matin, la souris furieuse va chez le juge demander conseil pour attraper le voleur et…. Allez lire la suite si vous voulez savoir la fin.

mardi 17 mai 2011

Fabienne Verdier

La grâce tient dans le mouvement,
Et l’on peut dire : la beauté est dans l’instant…
Giacomo Leopardi, 1798-1837
Il est des œuvres qui indiffèrent, que vous ne comprenez pas à moins d’avoir un master en Histoire de l’Art et puis il y en a d’autres, de celles où un simple coup d’œil ne suffit pas, une toile, un dessin devant lesquels votre regard se pose et c’est comme si le reste du monde faisait silence pour mieux vous laisser savourer cet instant.
Les œuvres de Fabienne Verdier sont de celles-ci.
L’artiste, après des études à l’école des Beaux-arts de Toulouse, part en Chine pour rencontrer des maitres calligraphes. Nous sommes en 1983 et la Révolution Culturelle est passée par là. Les grands maitres d’autrefois, symboles aux yeux de leurs compatriotes d’une culture décadente,  se cachent.  Fabienne Verdier parvient, au bout de long mois de travail à se faire accepter comme élève auprès de l’un d’eux, Huang Yuan qui en échange exigera d’elle dix ans d’apprentissage.
Cette histoire, son histoire, sera l'objet d'un livre magnifique  « Passagère du silence » que tout artiste ou amateur d’art se devrait de lire tant il est riche d’enseignement sur l’acte de création.
Fabienne Verdier aurait pu se contenter de copier les grands maitres calligraphes mais elle a choisi d’orienter ses recherches vers la peinture, créant elle-même ses toiles, aux couleurs magiques, ses pinceaux, parfois si lourds que seul un treuil peut les soutenir… Vient alors l'instant où, après de longues heures de méditation, l’esprit libre de toute entrave, l'artiste ne fait plus qu’un avec le pinceau chargé d’encre.
Exposition à la Galerie Jeagher Bucher octobre 2009-janvier 2010

A écouter pour accompagner ce petit film sans son

Son dernier livre « Entre ciel et Terre » chez Albin Michel vous révèlera bien mieux que ce trop court post l’étendue et la richesse de l’Univers de cette grande artiste, tout autant que son site, à son image, fascinant.
Maud

lundi 16 mai 2011

Le débat sur Rihanna

La  groupie pré-ado : "Elle est sÛper bÊlle ! T’as vu ses cliiiips ?"

L’adulte avisé : "Cette jeune femme n’est-elle pas très superficielle, un peu vulgaire ? Cette musique n’est-elle pas un simple copié-collé-remixé d’œuvres existantes alimenté d’un boum-boum incessant ?"
La docte bibliothécaire : Le RnB s’est développé aux Etats-Unis dans les années 1980 comme alternative au Rap revendicatif et agressif. La mélodie et le rythme invitent à la danse, les paroles… à la drague.
Vulgarité : parfois très explicites voir provocantes ? D’autres chansons ont fait trembler bien avant et sont devenues des classiques (Lemon incest, Sexual Healing…).
Copié-collé : Le RnB, comme beaucoup d'autres musiques, sample parfois des morceaux composés par d’autres artistes. L'affaire est allée en justice pour « don’t stop the music » qui utilise « Wanna be startin’ somethin’ » de Michael Jackson qui sample « Soul makossa » de Manu Dibango. Cette pratique existe depuis bien longtemps... Souvenez-vous Mahler reprenant "Frère Jacques" dans sa 1ère symphonie. Cela passe pour un hommage quand la référence est citée et qu’il ne s’agit pas de gros sous.
Toutes les musiques citées dans le texte à écouter en cliquant là ↑
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Alors Soyons fous ! Ecoutons « Man down » et sa rythmique reggae ; « Love The Way You Lie (Part II) », très beau duo avec Eminem (Part I sur l’album « recovery » du monsieur) ; « Only girl » tube de dancefloor, évidemment ! Cette jeune femme superficielle a quand même une sacrée personnalité et une très jolie voix.
Pour le Boum-boum, là c’est une histoire de goût mais pour danser, ça change un peu de la Tarentelle !
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Du RnB à la New Soul, quelques disques disponibles à la bibliothèque


Sandrine